Une stratégie des mobilités pour une Métropole multipolaire

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Après les 3 premières phases du tramway, l’avènement des Lianes et une dynamique des transports essentiellement construite du centre vers les périphéries, notre Métropole s’engage dans le challenge de la mise en réseau des territoires périphériques. Et ce, en utilisant à chaque fois le mode de transport le plus adapté aux besoins.

Ce vendredi 22 janvier nous avons en effet voté la stratégie métropolitaine des mobilités, un schéma présentant les grands projets et études prospectives prévus dans les années futures. Ce travail a été mené par Michel Labardin (vice-président de la Métropole en charge des transports de demain) en étroite collaboration avec Christophe Duprat (vice-président chargé des transports et du stationnement) et les maires de la Métropole. Ce document stratégique propose à la fois des projets de dessertes du centre-ville vers les périphéries (BHNS Saint-Aubin-Bordeaux, extension du tram-train jusqu’à Parempuyre), mais aussi et surtout des projets de nouvelles liaisons hors centre-ville: création d’une ligne de tramway tangentielle Cenon-Ravezies-boulevards-Talence-Gradignan, création d’une liaison de pont à pont par la rive droite et les boulevards, développement d’une vaste ceinture de bus à haut niveau de service extra-rocade, renforcement de l’offre de bus entre la rive-droite et le campus. Il ne s’agit que d’une stratégie et non d’une délibération engageant la Métropole.

Détail des projets et études prospectives de la stratégie de transports

Projets déjà étudiés dans le cadre d’une étude opérationnelle:

  • Création d’une cinquième ligne de tramway reliant le sud de Gradignan, Thouars, Raba, Arts et Métiers, la Médoquine, l’Hôpital Pellegrin, les boulevards, la place Ravezies, la rue Lucien Faure, le Pont Chaban Delmas, le quartier Brazza et la gare de Cenon. Cet investissement de 20 km de long et d’un coût prévisionnel de 350 millions d’euros reliera plusieurs pôles universitaires, hospitaliers, mais aussi un très large bassin d’emploi. Elle devrait voir transiter à terme près de 66 000 voyageurs par jour et délester des territoires engorgés par les voitures (avenue Charles de Gaulle à Gradignan, cours de la Libération à Talence, les boulevards…) tout en contribuant à désaturer le réseau de tramway en hyper centre qui attire toujours plus d’usagers. Son passage le long de la piscine de Thouars permettra aussi d’innerver les quartiers sud de Talence, mal desservis aujourd’hui malgré une densité de population parmi les plus importantes de l’agglomération.
  • Extension de la ligne A du tramway de Quatre chemins vers l’aéroport. Elle permettra une desserte rapide de l’aéroport mais surtout une meilleure connexion de la zone d’activité aéroportuaire et de la zone commerciale Mérignac Soleil. Cette extension sera accompagnée de la création d’une ligne de bus rapide entre la gare de l’Alouette et l’aéroport (dans le cadre du bus de ceinture extrarocade). D’un coût de 75 millions d’euros, cette extension accompagnée de la création de la ligne de bus transversale devrait connaitre une fréquentation de 6800 voyageurs par jour (4800 pour le tram, 1800 pour le bus).
  • La création d’une ligne de bus à haut niveau de Service entre Bordeaux centre, Caudéran, Le Haillan, Saint Médard en Jalles et Saint Aubin du Médoc. Cette ligne de bus sera exploitée quasiment intégralement en site propre (à l’exception de l’hyper centre de Bordeaux) et verra circulé des bus à fréquence élevée et cadencés toute la journée. Cette desserte est vitale pour desservir des territoires éloignés du centre-ville (il faut plus d’une heure en bus actuellement pour relier le nord de Saint Médard en Jalles et Saint Aubin au centre-ville), le site propre permettra une meilleure régularité sur un axe actuellement très embouteillé aux heures de pointes. Moins coûteuse que le mode tramway, cette ligne de bus devrait voir transiter 50 000 voyageurs par jour si la gare Saint Jean est choisie comme terminus de la desserte (une extension pourrait être à terme prévue vers la future salle de spectacle de Floirac)

Projets étudiés dans le cadre d’une étude pré-opérationnelle, à affiner par une étude plus poussée:

  • Extension de la ligne D d’Eysines à Saint Médard en Jalles: potentiel de 4000 voyageurs par jour pour un coût évalué à 63 millions d’euros
  • Liaison bus Bassens-Campus: potentiel évalué à 23 000 voyageurs par jour pour cette longue desserte allant de Bassens la Baranquine aux Arts et Métiers. Il s’agit de créer une « Liane majeure » en améliorant la desserte de bus actuelle pour la rendre plus compétitive pour les étudiants et usagers du tracé (il faut aujourd’hui une heure en bus entre Bassens et le campus de Talence). Cette desserte ne se fera pas intégralement en site propre compte-tenu des caractéristiques de certains quartiers d’échoppes (en particulier entre la gare et le campus), la ligne ne présentera d’ailleurs pas d’amélioration significative des temps de trajet de par l’éloignement entre les pôles desservis. La liaison ferroviaire directe rive-droite/rive gauche permettra à terme de relier Bassens en moins de 20 minutes à la gare de la Médoquine, qui sera en correspondance avec la future ligne de tramway et permettra aux étudiants de rejoindre directement le campus de Carreire ou le campus des sciences et technologiques de Talence.
  • Liaison de pont à pont: il s’agit de créer une desserte entre le nouveau stade, le pont Chaban-Delmas, la Bastide, le pont Jean-Jacques Bosc et les boulevards. Le potentiel de voyageurs est évalué à 30 000 voyageurs par jour et pourrait désaturer la ligne A du tramway et mieux desservir les futurs quartiers de la rive droite.
  • Tram-train Parempuyre-Cenon

Le développement d’une offre ferroviaire métropolitaine

La Métropole co-finance avec le conseil régional deux études sur les possibilités de desserte urbaine des voies ferrées de la Métropole et notamment la voie de ceinture. La création de lignes radiales sans sans rupture de charge à la gare Saint Jean, la réouverture de la gare de la Médoquine et la création d’une halte TER au Bouscat, à l’intersection avec la ligne D sont notamment évoqués.

Accroissement de la part modale du vélo

La Métropole vise en 2020 une part modale de 15% pour les transports en commun, ainsi que 15% aussi d’utilisation de vélo. L’objectif est ambitieux puisqu’il faudrait passer de 100 000 voyages en vélos par jour (chiffre 2009) à 415 000 voyages en 2020. Le plan vélo de la Métropole va d’ailleurs être repensé cette année.

Création d’un syndicat mixte de transports

La loi SRU permet aux collectivités de coordonner leur action au sein d’un syndicat de transport. Un syndicat de ce type devrait être créé en 2017 et réunir notamment la Métropole et la Région ainsi que d’autres acteurs pour favoriser l’intermodalité, unifier l’information et renforcer l’utilisation de transports collectifs entre la Métropole et le reste du territoire girondin.

Fluidification du trafic routier

On ne peut penser une stratégie des mobilités sans travailler sur la fluidification du réseau routier, l’élargissement de la rocade, la création d’une 3e voie sur le pont François Mitterrand et la déviation du Taillan Médoc sont par exemple des projets majeurs soutenus par la Métropole pour désengorger ces deux principaux goulets d’étranglement.

D’autre part la création de nouveaux parc relais sur l’agglomération (au contact de la future ligne D et des extensions de la ligne C à Blanquefort et Villenave d’Ornon) devrait permettre aux automobilistes de perdre moins de temps dans la recherche de places de stationnement et de soulager le centre-ville: 830 places de stationnement seront ainsi créées soit une hausse de 17%.